«Rock-lobotomie, 2e partie : la dictature de la monotonie, de la médiocrité et du régurgité»

Résumé de l’épisode précédent. Dans les années 80, la musique rock occidentale a été utilisée pour forcer la conscience collective soviétique et pour conduire le pays au suicide. Cet effet aurait difficilement pu être atteint sans le concours de la Télévision Centrale.

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Alla Pougatchiova – «Un million de roses»

Alla Pougatchiova, dans le genre monstres sacrés de la musique de variété russe et soviétique, est un peu la vieille sorcière increvable, ou la femme talentueuse et tenace dont la carrière musicale traversera tous les cataclysmes et renouveaux, c'est selon. C'est le très populaire ensemble vocal et instrumental [1] «Les Joyeux Gars» qui lui servira de tremplin, au milieu des années 70, et à partir de là Alla vit le rêve soviétique: le morceau «Arlékino (Arlequin)» décroche le grand prix à un festival en Bulgarie, puis s'ensuivra une bonne décennie de succès artistiques.

Tchaïf – « Argentine – Jamaïque 5:0 »

Lors de la Coupe du monde de football de 1998, alors que la Russie n'avait pas réussi à se qualifier pour le premier tour, les spectateurs du pays ont bien dû se trouver d'autres équipes à soutenir. Outre les éternels «frères slaves» et apparentés (Yougoslavie, Croatie, Roumanie), quelques Russes ont un faible pour l'équipe de Jamaïque, qualifiée pour la première fois de son existence. Les espoirs des Jamaïcains seront hélas mis à mal par ces même frères slaves (les Croates) dès le premier match, et anéantis lors du deuxième match contre l'Argentine, qui s'achèvera sur le score annoncé dans le titre dans ce billet.