« Traduction » est le nom que nous donnons au plus intime des actes de lecture. Toute lecture est traduction, passage de la vision formelle de l’univers à une façon particulière de le sentir ou de le percevoir, d’une représentation du monde-texte (en lettres écrites) à une autre (en lettres vues et entendues) – Alberto Manguel, Le Monde Diplomatique, mai 2009.
Quand j'adapte une chanson, il y a, le plus souvent, une seule et unique motivation : elle me plaît. Dans un exercice quotidien et personnel, je fais tourner dans ma tête une punchline – une rime percutante – et j'essaye de comprendre si, en retournant les mots dans tous les sens, je peux obtenir quelque chose de vaguement équivalent en français. Et, des fois, par miracle ou par étirement, ça tombe presque juste. Souvent, je me résigne à ranger l'ébauche de texte dans le dossier «intraduisibles», que je revisite quand même, de temps en temps, au cas où j'aurais une illumination soudaine.