Parmi les refrains pop-rock entêtés et entêtants de la deuxième moitié des années 1990 en Russie, le morceau traduit ci-dessous n’est peut-être pas forcément plus emblématique qu’un autre, mais il est en certains points pittoresque. Nike Borzov représente bien cette génération qui a profité de la perestroïka pour commencer à faire du rock et qui, une dizaine d’années plus tard, à force de répétitions, de talent et de hasard, a su caser deux ou trois hits dans les classements et les rotations des radios et chaînes musicales.
Mois : juin 2020
«Rock-lobotomie, 2e partie : la dictature de la monotonie, de la médiocrité et du régurgité»
Résumé de l’épisode précédent. Dans les années 80, la musique rock occidentale a été utilisée pour forcer la conscience collective soviétique et pour conduire le pays au suicide. Cet effet aurait difficilement pu être atteint sans le concours de la Télévision Centrale.
Kino (Viktor Tsoï) – «Changement!»
Au lieu de la chaleur, de verdâtres bouteilles,
Au lieu du feu, la fumée.
Un jour se dérobe de la grille du calendrier.
Le soleil rouge finit de brûler,
Le jour se consume avec lui.
Une ombre tombe sur la ville embrasée.