«Rock-lobotomie : comment nous avons bousillé notre identité. 1re partie» (K. Siomine)

Texte original par Konstantin Siomine (12 novembre 2014)

***

Note du traducteur :

Il y a plusieurs raisons qui m’ont poussé à traduire ce texte dans son intégralité et à publier le résultat. Fin 2014, quand j’écrivais un billet intitulé « Soljenitsyne, Pouchkine et le Goblin », j’étais loin de m’imaginer l’ampleur que prendrait la tendance que j’y décrivais. On assiste aujourd’hui, en Russie, à ce que j’aimerais appeler « un renouveau de la pensée marxiste », mais je serai plus mesuré et réaliste : on observe, ces deux-trois dernières années, une montée en puissance de la propagande communiste sur le runet, le segment russophone de la Toile. L’une des principales figures de ce mouvement est Konstantin Siomine (Константин Сёмин). Journaliste présent sur les principales chaînes de télévision russes depuis le début des années 2000, il s’est essayé à diverses facettes du métier : interviewer, reporter, correspondant à l’étranger, présentateur, documentaliste… Mais, au fur et à mesure que ses convictions anti-capitalistes prenaient le dessus et transparaissaient dans son travail, il s’est vu reléguer à des créneaux de plus en plus perdus et réduits. La dernière émission qu’il animait à la télévision, « Agitation et Propagande », a été fermée en 2019, et Siomine se consacre aujourd’hui exclusivement à sa carrière de blogueur et essayiste indépendant. Certains voient en son éloquence le potentiel et l’espoir d’un meneur politique, d’autres craignent que les liens qu’il aurait pu établir depuis vingt ans avec les cercles officiels ne fassent de lui un nouveau Pope Gapone ou un nouveau Général Routskoï, provocateur prêt à mener les révoltés à l’abattoir le jour venu.

Quoiqu’il en soit, j’ai passée une bonne dizaine d’années à décortiquer la musique, les textes et les univers des rockers (anti-)soviétiques, et deux question en particulier m’ont toujours taraudé : Pourquoi tant de jeunes musiciens se sont faits opportunistes de la perestroïka, utilisant la liberté de parole qui venait juste de leur être accordée pour contribuer à piétiner ceux qui la leur avaient donnée, avec la bénédiction de ces derniers ? Comment faire la part entre le désir de liberté et la soif de déliquescence, surtout quand, dans leurs œuvres, les musiciens cimentent très régulièrement les deux concepts ? Des éléments de réponse sont dans les textes de ces mêmes rockers, quand ils ironisent sur leur sort, comme le « Rock’n’roll russe » de Nol’, ou tentent une sincère introspection, comme Chizh dans « Voilà l’affaire » (1993) :

Les temps changeaient, et ils ont changé pour de bon.
On est sortis de sous terre, on s’est éparpillés,
Et le rebelle d’hier s’est mis à faire du pognon.
Y’a le gaz, le téléphone, l’eau courante dans son appart’ douillet.

Il ne regrette rien : il garde chez lui six albums de « GO » (et cinq albums de « BG »)
C’est pas vraiment un traître, il a raison, si on veut.
En écrivant des mémoires pour mes gosses tout en sirotant un café,
Chacun prend son pied comme il peut.

L’analyse que fait Siomine, de son propre aveu, n’a pas grand-chose de choquant ou révélateur, pour qui s’intéresse un minimum à la question de la propagande. Mais elle est nécessaire dans un contexte de contre-propagande : le rocker ne sera jamais un simple freedom fighter, ce talent incompris et réprimé par le marasme bureaucratique de l’URSS sous Brejnev. Il est aussi celui qui a, par toutes ses prises de position, ses messages et son attitude, aidé à définir les conditions dans lesquelles ce régime tomberait ; il y a, presque toujours, quelques lignes, quelques notes de ce qu’il a créé dans les aspirations et le rêves de l’humain post-soviétique. Et quand on voit le résultat, la catastrophe économique des années ‘80, la catastrophe sociale des années ‘90 et la catastrophe idéologique des années 2000, on ne peut pas s’empêcher de se dire : peu importe leurs intentions, il y a des moments où ils s’y sont mal pris, et d’autres où ces intentions ont été exploitées et détournées.

***

En regardant les tombes de soldats ou les « allées de gloire truandes » dans les cimetières, ou même en scrutant les visages paisibles mais remplis d’une espèce de morosité bestiale, animale, de mes anciens collègues du rock russe, je comprends pourquoi ils ont eu besoin de nous.
– I. Kormiltsev [1]

La musique rock est entrée dans tous les foyers soviétiques non pas par les vinyles de la compagnie « Melodiya » [2], les cassettes et bobines colportées par les magouilleurs, les photocopies du magazine Rolling Stones, les jeans et les blousons de cuir, les metteurs en scène anti-système aux doigts croisés dans le dos [3], ou les makarevitch-grebenchikov [4]. Non. La musique rock est entrée dans tous les foyers soviétiques par la Télévision Centrale. Avant cela, l’écrasante majorité des gens n’en avait que faire de ce qui se passait dans le club des cœurs solitaires du sergent Pepper. De bon matin, les citoyens du plus vaste pays du monde se préparaient à aller au travail, envoyaient leurs enfants à la maternelle ou à l’école, la journée ils travaillaient, et le soir , en revenant du travail, ils se consacraient aux tâches ménagères, regardaient l’émission « Vrémia », lisaient des livres, ils faisaient en somme à peu près tout et n’importe quoi à part écouter le dernier album de Black Sabbath. Il y avait, bien entendu, ceux qui vivaient une autre vie. Mais, tout comme aujourd’hui, ces gens « branchés » [5] se rencontraient plus souvent dans les capitales que, disons, à Novokouznetsk ou Krasnoiarsk. En somme, il n’y avait pas d’intérêt massif envers la musique rock avant le milieu, voire la fin des années ‘80.

Tout a changé quand les cloisons de la censure se sont effondrées, et un flux tapageur, criard et mousseux a rempli jusqu’aux bords l’aquarium télévisuel soviétique. Dans les émissions du matin, entre les nouvelles locales, internationales et sportives, entre l’aérobique et la météo de Paul Mauriat [6], on a commencé à diffuser des clips vidéo. Mais ce n’était pas de simples clips. C’étaient des biseaux de bois dans le crâne de l’Homme soviétique.

Avant cela, le montage à la manière des clips musicaux était absent dans notre culture populaire. Chez nous, on travaillait avec de grandes formes et de grands sens. La durée d’un plan télévisuel était de 5 secondes au moins. Certaines représentations d’étoiles de la variété soviétique étaient filmées en un seul plan-séquence, sans montage ou raccords. Tout cela reflétait la sérénité, l’équilibre et l’absence de précipitations du mode de pensée soviétique. Un autre détail : même si les téléviseurs couleur n’étaient pas considérés comme une rareté, ils n’étaient pas accessibles à toutes les familles, et beaucoup se contentaient du noir et blanc. D’ailleurs, au niveau de la qualité de trame et de contraste, un « Rekord VTs-311 » couleur n’était pas si différent d’un « Iounost’ » monochrome. Par conséquent, le spectrogramme du monde, pour la plupart des spectateurs, était plutôt uniforme, sans grands écarts ou soubresauts.

Et voilà que sur cette toile non préparée, mais très absorbante, on déverse en 1987-1991 des mètres cube de couleurs et de concepts insensés, inconnus et provocateurs. Une autre révolution, celle-ci technologique, se déroule en parallèle. Les magnétoscopes VHS se répandent en masse en URSS. Aujourd’hui encore, peu de gens se rendent compte du rôle qu’ils ont joué (au même plan que la musique rock) dans le morcellement et la destruction du mode de pensée soviétique. De fait, il s’agissait de la destruction du monopole de la Télévision Centrale sur la production de contenu. Avant, il fallait repérer dans le journal l’heure de diffusion de son film préféré, et l’attendre en organisant ses affaires de manière à ce que rien ne puisse vous distraire. Avec l’arrivée des vidiki [7], chacun a pu organiser « sa propre Télévision Centrale » [8] D’ailleurs, la situation rappelle à l’identique l’arrivée en Russie de l’Internet haut débit, des réseaux sociaux, de youtube et autres merveilles de la civilisation. Retenez ce détail, et revenons aux clips vidéo.

Tout le monde se souvient de la particularité de l’image VHS ? Exactement : les couleurs vives, surréalistes, pleines de contrastes. Vert vif, rose vif, rouge vif. Les anciens clips des interprètes étrangers, que ce soit M. Jackson, Iron Maiden ou Madonna, sont remplis de ces mêmes couleurs. Les théories du complot, c’est bien beau (je ne prétends en aucun cas que Madonna maquillait ses lèvres de manière à détruire l’URSS), mais cette image criarde du monde entrait en contradiction esthétique directe avec notre quotidien, somme toute, monochrome. Un quotidien, soyons honnêtes, non pas soviétique, mais profondément russe : que ce soit dans « Le Cavalier de bronze », « Les Frères Karamazov », ou « Le Don paisible », notre part des terres émergées n’a jamais pu se vanter d’une palette très tape-à-l’œil. Et, après avoir régulièrement absorbé dès le matin les clips d’artistes étrangers, une nouvelle demande esthétique mûrit chez le citoyen soviétique. Certains voudraient un soleil plus rouge, de l’herbe plus verte, un ciel plus bleu. Comme chez eux. C’est-à-dire, comme à l’Ouest.

Peut-être, là-bas, tout est plus gai et plus riche,
Les couleurs sont plus vives et l’été plus chaud
Mais ils pleurent aussi de douleur
Et enfantent dans la souffrance [9]

Le groupe Voskresenie [10], en 1981 déjà, pressentant probablement les opinions qui s’emparaient de la jeunesse, essayait de faire entendre raison à une génération de futurs pourfendeurs du système. Mais qui écoutait « Voskresenie » ? Tout le monde écoutait « Machina Vremeni ».

Visages effacées, couleurs blafardes,
Peut-être des humains, peut-être des poupées… [11]

Et voilà qu’à la fin des années ‘80, les clips s’enchaînent à la télévision. Ce processus, dans son ensemble, correspondait au cours de Gorbatchev visant à planter l’URSS et à entamer des relations intimes avec les « partenaires internationaux ». Passé un certain temps, on a du mal à comprendre : est-ce le gorbatchévisme qui retaille la conscience des masses, ou la conscience des masses qui pousse le gorbatchévisme à planter le pays encore plus vite ? Par exemple, quand en 1988, dans les émissions du matin, on fait péter encore et encore You’re in the army now, est-ce lié ou non à l’évacuation qui aura lieu en 1989 des troupes soviétiques de l’Afghanistan ?

Tu as reçu tes ordres :
T’as intérêt à tirer à vue.
Ton doigt est sur la détente,
Mais ça ne te semble pas normal.

Status Quo s’adresse, semble-t-il, au soldat américain, mais quelle différence ? Qui, dans l’Union Soviétique (et même aujourd’hui en Russie) décortique les paroles de chansons étrangères ? Shizgara ! [12] Et le plus important, c’est qu’on t’oblige, toi, une personnalité si unique, si incomparable, à faire la guerre, et toi tu veux vivre, tu veux la paix ! Exige la paix ! Casse-toi de l’Afghanistan ! Casse-toi d’Allemagne ! Les graines de ce statusquo-pacifisme germeront dans les consciences de toute une génération de rockers soviétiques. L’un chantera « ne tire pas », un autre « le globe couleur kaki » [13], un troisième la tristesse du soldat :

Mais non, on trouverai bien, punaise, où faire entrer les troupes,
Les os des ennemis sont comme une neige sous nos talons ! [14]

Les brancardiers errent dans les bois,
Ils vont nous ramasser.
Hé, l’infirmière, monte sur ma couchette,
Et on va faire la guerre, faire la guerre. [15]

Ils ne comprennent pas que, parfois, si tu ne tires pas, on te tire dessus. On te tue. On tue tes proches. Ton peuple. On gomme ta culture et ton histoire. Et toi, hypothétique chevtchouk, chigrakov, boutousov, tu fais le jeu de cette destruction. Non pas par les appels à la paix. La paix, c’est super. Nous nous rappelons tous de « que soit toujours ma maman » [16]. Seulement, on ne peut pas, comme le disait Mao, obtenir la paix sans prendre les armes. Et toi, tu appelles à ne pas combattre le mal par la violence. Pas comme Tolstoï, avec ses Récits de Sébastopol et leur stratégie défensive. Tu fais entrer ton auditeur dans l’état docile d’une souris de laboratoire. Toute personne qui connaît, ne serait-ce que de loin, la théorie de la guerre psychologique, de la guerre de propagande, sait que le but principal de ce genre d’affrontement est de féminiser, ramollir, démoraliser l’ennemi, le faire rêver de paix. Le faire aimer son ennemi. Rien de nouveau, ici, depuis Sun Tzu. C’est pour cela que, lors de la guerre du Vietnam, les USA, de manière tout à fait logique, défrichaient à la torche les mécontentements domestiques. Et les divers jim morrison et jimi hendrix donnaient à la bonne heure leur âme au bon dieu, suite à des abus de pacifisme et de drogues dures. Au pire des cas, ils recevaient la visite de leur Mark Chapman personnel.

Il faut dire que la flambée du pacifisme et de l’amour envers l’humanité entière sans exceptions (qui se substituera à l’amour soviétique envers l’humanité travailleuse), n’est qu’un exemple parmi d’autres de la manière dont fonctionnait, dans les années 80, le moulin à café de la conscience des masses. La Télévision Centrale continuait à injecter sous le cortex du quidam des mèmes et des sentiments destructeurs. Vous vous rappelez du charismatique Bobby MacFerrin qui, depuis 1988, chantonne « T’inquiète pas, sois heureux ! ». Ce «Don’t Worry, Be Happy» est un hymne des années ‘90 au même titre que « Mon Comptable» par Aliona Apina [17]. Mais combien de gens soviétiques ont réfléchi au sens du « Don’t worry » de Bobby ? Qui, en 1989, pouvait imaginer que des millions de gens imitant McFerrin auraient l’occasion de se sentir dans la peau de son héros lyrique ?

Tu n’as nulle part où passer la nuit ?
Quelqu’un a déjà occupé ton lit ?
T’inquiète pas, sois heureux !
Le proprio a dit t’as un retard de loyer ?
Que le tribunal te le fera payer ?
T’inquiète pas, sois heureux !

Je me souviens que, dans les années ‘90, on tournait sans arrêt la chanson de B. Springsteen « Streets of Philadelphia » (tirée du film Philadelphia). Le clip, de toute évidence, était perçu par les spectateurs comme un moulage de la vie américaine, dans lequel des enfants de toutes les couleurs jouent à la marelle, pendant que les adultes se saluent les uns les autres et saluent le chanteur qui passe. Entre-temps, Bruce Springsteen, dans ce clip, chante littéralement ceci :

J’étais à moitié mort […]
Je ne me reconnaissais pas […]
Je ne reconnaissais pas mon reflet
Oh, frère, est-ce que tu vas vraiment
Me laisser décrépir dans les rues de Philadelphie ?

Où se dirige donc le héros de cette chanson, l’un des rockers les plus populaires d’Amérique ? À travers les taudis de Philadelphie, Springsteen se dirige vers le pont Benjamin Franklin, qui enjambe la rivière Delaware, derrière laquelle se trouve Camden, ville des démunis, des gangsters et des drogués, capitale industrielle de la Côte Est laissée à l’abandon par les corporations. La ville la plus dangereuse des USA. Est-ce qu’un simple citoyen post-soviétique pouvait se douter que ce n’était pas Springsteen qui allait vers Camden, mais Camden qui, via la télévision, s’immisçait dans leurs vies de badauds ? Que, bientôt, des villes et des villages sur l’énorme territoire de Vladivostok à Kaliningrad deviendraient autant de nouveaux Camdens ?

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[1] Ilia Kormiltsev, poète et traducteur, parolier de l’une des incontournables icônes rock de la perestroïka, le groupe Nautilus Pompilius. Cette citation est extraite de son article « La Grande Escroquerie du Rock’n’roll – 2 » (Илья Кормильцев. Великое рок-н-ролльное надувательство-2, juin-juillet 2006). Dans l’article en question, l’extrait cité est précédé par la description d’une rencontre fortuite, au milieu des années 80, entre Kormiltsev, parolier débutant, et Boris Eltsine, premier secrétaire du comité local du PCUS à Sverdlovsk. « Buvons à vous, aux jeunes, nous allons encore avoir grand besoin de vous ! », lui aurait alors lancé le futur président de Russie.

[2] Maison de disques issue de la fusion, en 1964, des principaux « labels » soviétiques de l’époque. Jusqu’à la deuxième moitié des années ‘80, elle aura un quasi-monopole sur la production et la diffusion de tous les supports audio en URSS.

[3] Il est ici fait référence à quelques célèbres réalisateurs comme N. Mikhalkov ou S. Govoroukhine, qui n’ont pas eu trop de mal à créer au temps de l’URSS et à s’aligner sur la ligne idéologique du parti, mais qui, après sa chute, ont révélé qu’en fait, ils ont « toujours été contre, mais ne le laissaient pas trop paraître ». Ils sont souvent évoqués, en particulier dans la rhétorique du renouveau communiste en Russie, pas l’expression s figoj v karmane, « avec une figue dans la poche », la « figue » (également nommée doulia, chich ou koukich) en question étant le geste de refus ou déni (plus rarement, de bonne fortune) traditionnellement utilisé en ex-URSS.

[4] Andreï Makarevitch et Boris Grebenchikov, leaders des groupes Machina Vremeni et Akvarium, figures centrales respectives des milieux rock de Moscou et Léningrad.

[5] En russe prodvinoutyï, littéralement « avancé » (au sens « éclairé »).

[6] L’auteur semble faire ici une confusion : la télévision soviétique a effectivement utilisé de nombreux enregistrements de chansons par Paul Mauriat pour ses jingles (notamment « Pardonne-moi ce caprice d’enfant » ou « Alouette »), mais la mélodie « Manchester et Liverpool », qui a servi pendant une douzaine d’années de fond musical au bulletin météo, avait été enregistrée par l’orchestre de son auteur, Frank Pourcel.

[7] vìdik / vidàk : abréviations populaires de videomagnitofon, « magnétoscope »

[8] La formule utilisée fait référence à l’émission Sam sebe rejyssior, (Сам себе режиссёр) « Metteur en scène par/pour soi-même », apparue en 1992, version russe d’un concours de vidéos d’amateurs à la VidéoGag.

[9] Voskresenie – « Je n’ai jamais été par-delà la mer », (Воскресение – «Я ни разу за морем не был») 1981.

[10] Voskresenie est un groupe à l’histoire tumultueuse : fondé par l’ancien batteur de Machina Vremeni, le groupe ne sera actif en URSS que durant trois années, entre 1979 et 1982, puis sera obligé de se séparer, notamment suite à des démêlés avec la justice pour rémunération dissimulée de concerts. Le groupe ne sera ressuscité (son nom signifie d’ailleurs littéralement « résurrection ») que dans les années ‘90.

[11] Machina Vremeni – « Marionettes » (Машина Времени – «Марионетки»). Le titre, écrit en 1975, sera interdit par la censure soviétique. Officiellement publié pour la première fois en 1987.

[12] Déformation populaire d’un bout du refrain de la chanson « Venus » de Shocking Blue : « she’s got it ». Dans le même genre, il y a Smokie et son What can I do ? qui devient vodki naïdou ! – « je vais trouver de la vodka ! ».

[13] Наутилус Помпилиус (Nautilus Pompilius) – «Шар цвета хаки» , 1986

[14] Chizh & Co – « Un soldat à la halte » (Чиж & Ко – «Солдат на привале»), 1995

[15] Agata Kristi – « Nouvel an » (Агата Кристи – «Новый Год»), 1993

[16] «Пусть всегда будет солнце», chanson pour enfants datant de 1962. A été adaptée en anglais et même plagiée par un futur membre d’ABBA.

[17] Алёна Апина – «Бухгалтер», 1991. Chanson de pop extrêmement populaire au début des années ‘90, symbolique d’une société où l’on ne rêvait plus de devenir ingénieur, officier ou chercheur, mais banquier, avocat ou bandit.

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Notre cirque allume les feux
Illustration de Vassia Lojkine

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