Akvarium – «Babylone»

Si je dis «roots reggae russe», ça sonne comme le début d’un gag ou l’intro d’un morceau de Ludwig von 88, et c’est effectivement plus ou moins le cas : des groupes de reggae «notoires» et entièrement dédiés au genre ayant existé à l’époque soviétique, on ne peut guère citer que le «Comité de Protection de la Chaleur» (Komitet Ohrany Tepla, KOT) et son leader «Oldie», mais c’est une histoire pour une autre fois, comme ils disent chez Disney.  Cette fois-ci, on va aborder un groupe que j’ai mentionné à maintes reprises sans jamais en traduire un morceau entier, Akvarium, et son gourou de leader, Boris Grébenschikov.

Si je parle régulièrement de Boris «BG» Grébenschikov dans mes billets, c’est parce que dans les années 80, il est un membre incontournable de la scène rock de Léningrad. S’il y a quelqu’un dans la toussovka, le milieu bohème-artistique, tu peux être à peu près sûr que «BèGuè» a déjà fait un bœuf avec lui au bord de la Néva, a squatté son canapé ou au moins partagé avec lui un pétard et un verre de vin cuit. C’est un BG encore tout jeune et son emblématique «le rock’n’roll est mort, et moi pas encore» qu’on voit et entend en ouverture du documentaire Rock Around the Kremlin des Français des «Films du Village»; plus tard, les déclarations faites sous l’emprise de drogues et ses convictions new-age aidant, BG deviendra dans l’imaginaire russe le hippie baba-cool de service rendu lunatique par les champis.

En attendant, Akvarium a encore presque tout à créer, dans cette décennie, et encouragés et intrigués par l’exemple de leur homologues et modèles occidentaux qui, nombreux, de Dylan à Clapton en passant par les Stones et les punks, y vont de leur petite «cocotte», BG et sa suite (comme la majorité des rockers soviétiques) pondent quelques morceaux inspirés par l’imaginaire rastafarien, ou du moins par ses rythmes et sonorités.

«Babylone»

Il doit y avoir dans cette ville un autre personnage
Il doit y avoir dans cette ville quelqu’un de vivant
Je sais que quand je le verrai, je ne reconnaîtrai pas son visage
Mais oh joie, dans cette ville il y a quelqu’un de vivant

Refrain :
Et cette ville, c’est Babylone,
Et nous vivons, c’est Babylone,
J’entends des voix, elles chantent pour moi,
Même si autour, c’est Babylone.
(bis)

Deux mille ans, oh deux mille ans.
Nous avons vécu si bizarrement durant deux mille ans,
Mais Babylone est un état d’esprit, en es-tu conscient ?
Pourquoi avons-nous vécu si bizarrement deux mille ans ?

[Refrain]

Titre original : Аквариум – «Вавилон»
Album : Электричество (Électricité), 1981

***

ne poydu na rabotu

«Je n’irai pas / au travail…»
Illustration de Vassia Lojkine.

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4 commentaires sur “Akvarium – «Babylone»

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